Dingo, photographe-conteur : l’art de faire parler les images

Un nom, un regard, un style
Un nom : Dingo. Un regard : libre. Un style : inclassable.
Depuis plus de quarante ans, ce photographe au pseudonyme singulier bâtit une œuvre cohérente et profondément personnelle, à la croisée du reportage, de la mise en scène et de la narration visuelle. Chez lui, chaque image est bien plus qu’un cadrage réussi : c’est un début d’histoire. Une invitation à regarder autrement, à deviner ce qui précède ou ce qui suit, à plonger dans un récit en suspens. Dingo ne photographie pas pour illustrer, mais pour raconter. Avec humour, poésie, justesse. Toujours avec sens.
Des débuts dans la presse spécialisée
Son parcours commence dans la presse automobile, un monde où l’image est reine. Dingo y fait ses armes en photographiant des voitures de collection, mais surtout des modèles inédits, encore confidentiels, que les constructeurs s’apprêtent à lancer. Il devient rapidement un photographe de confiance pour de nombreux titres spécialisés, apportant une touche singulière dans un secteur parfois dominé par des images techniques et figées.
Lui, au contraire, cherche l’angle narratif : une voiture n’est jamais juste une machine, c’est un personnage, une promesse, un fragment d’époque. Il joue avec les lieux, les ambiances, les accessoires. Il cherche la lumière qui raconte, l’arrière-plan qui dialogue, le détail qui suggère. Sa force ? Transformer une commande en histoire. Faire parler le silence d’un parking désert. Donner une âme à une ligne de carrosserie. Créer du récit, là où d’autres s’arrêtent à la forme.
Au service de l’image des constructeurs
Fort de cette approche narrative, Dingo est rapidement sollicité par les constructeurs eux-mêmes. Il photographie des modèles de pré-série, des véhicules avant lancement, parfois encore camouflés. Il travaille aussi sur les brochures, les visuels presse, les campagnes internes. Toujours, il insuffle à ces images une dimension supplémentaire : celle de l’émotion, du décalage ou de la suggestion.
Dans un monde très normé, où chaque reflet doit être maîtrisé, chaque courbe valorisée, il parvient à injecter sa vision. Il respecte le cahier des charges, mais en enrichit le contenu. Il met en scène les véhicules comme on écrirait un court-métrage. Il crée des ambiances, des dialogues silencieux, des clins d’œil visuels. Il photographie une voiture, certes… mais surtout ce qu’elle évoque, ce qu’elle déclenche chez le spectateur.
Un technicien curieux, un artiste toujours en mouvement
Quand le numérique bouleverse la photographie professionnelle, Dingo ne recule pas. Au contraire : il expérimente, apprend, teste. Il embrasse les nouvelles possibilités offertes par les capteurs, les logiciels, la retouche. Mais jamais il ne sacrifie le sens au profit de l’effet. Pour lui, la technologie est un outil au service du récit – pas une finalité. Il conserve l’exigence héritée de l’argentique : une image se pense, se construit, se raconte.
Cette souplesse lui permet de poursuivre son activité dans des contextes variés, d’explorer d’autres sujets, d’inventer d’autres formats. Il développe des séries plus personnelles, où le storytelling devient encore plus présent : mises en scène discrètes, humour visuel, associations d’idées. Dingo devient photographe-conteur.
L’image comme terrain d’histoires
Dans ses travaux plus libres, exposés en galerie ou partagés en ligne, Dingo cultive cet art du storytelling photographique. Une enseigne vieillissante, un jouet abandonné, une silhouette isolée : tout devient prétexte à fiction. Il ne s’agit pas de figer le réel, mais de l’interpréter. D’ouvrir des pistes, de tendre des perches à l’imaginaire.
Ses images font souvent sourire, parfois réfléchir, toujours réagir. Elles touchent par leur simplicité et leur subtilité. Elles s’adressent à notre part d’enfant, de rêveur, de spectateur attentif. Elles jouent avec les codes, les références, les émotions. Et surtout, elles laissent une place au regard de l’autre. Chez Dingo, le spectateur devient co-auteur : à chacun de prolonger l’histoire suggérée par l’image.
Un photographe de la narration visuelle
Tout au long de sa carrière, Dingo a traversé les mutations de son métier sans jamais trahir sa ligne : celle d’un photographe pour qui l’image est une langue.
Un langage visuel, intuitif, drôle ou poétique, capable de toucher sans expliquer, de suggérer sans imposer.
Il ne cherche pas à tout montrer : il aime ce qui se devine, ce qui se pressent, ce qui laisse une trace.
Il ne photographie pas des objets ou des scènes : il crée des images qui parlent à l’intime.
Dans un monde saturé d’images, son travail se distingue par sa capacité à ralentir, à proposer une autre temporalité.
À rappeler que derrière chaque cliché, il y a une intention. Une vision. Une histoire à découvrir – ou à inventer.
Et surtout, une émotion.
Car chez Dingo, chaque prise de vue est un prétexte à raconter une histoire. Une narration visuelle, libre et subtile, qui s’imprime durablement.
Ses photographies marquent par ce qu’elles laissent derrière elles : un sourire, un souvenir, un silence, une sensation.
Comme une scène de film qu’on n’oublie pas, comme un rêve qu’on n’a pas vécu mais qu’on croit avoir vu.
Des images qu’on emporte avec soi.
Des histoires qu’on n’a pas fini de se raconter.
C’est cela, l’art de Dingo.
Photographier pour raconter et faire naître une émotion si profonde qu’on n’oublie jamais l’image.