Martin Parr et Jo Ractliffe exposés au Jeu de Paume

Un printemps 2026 placé sous le signe de la photographie documentaire
À partir du printemps 2026, le Jeu de Paume à Paris consacre deux expositions majeures à Martin Parr et Jo Ractliffe, figures incontournables de la photographie documentaire contemporaine. Deux regards, deux continents, deux esthétiques — pour un dialogue visuel passionnant sur notre monde et ses contradictions.
Sommaire
- Un printemps photographique engagé au Jeu de Paume
- Martin Parr : une critique sociale par la couleur
- Jo Ractliffe : l’absence comme sujet
- Deux approches, un même engagement
- Informations pratiques (prévisionnelles)
- Pourquoi cette exposition est incontournable
Un printemps photographique engagé au Jeu de Paume
Lieu emblématique de la scène photographique internationale, le Jeu de Paume poursuit sa mission de valorisation des écritures documentaires et de l’image engagée. Pour cette saison 2026, l’institution propose une programmation forte, tournée vers l’analyse des sociétés modernes et des territoires marqués par les fractures historiques et sociales.
À travers Martin Parr, le regard se porte sur les travers de la société de consommation occidentale. Avec Jo Ractliffe, l’accent est mis sur la mémoire post-coloniale et les paysages oubliés de l’Afrique australe. Deux démarches radicalement différentes mais également puissantes dans leur capacité à éveiller une conscience critique chez le spectateur.
Martin Parr : une critique sociale par la couleur
Né à Epsom (Royaume-Uni) en 1952, Martin Parr est l’un des photographes les plus influents du XXe siècle. Membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, il a su imposer un style immédiatement reconnaissable : couleurs saturées, flash agressif, cadrages serrés et souvent décalés.
Ses séries telles que The Last Resort (1985), Small World (1995) ou Common Sense (1999) ont profondément marqué l’imaginaire photographique contemporain. Parr explore sans relâche le kitsch, les loisirs populaires, le tourisme de masse, les rituels de consommation. Il saisit les comportements ordinaires dans ce qu’ils ont de plus révélateur, souvent avec humour, parfois avec cynisme.
L’exposition du Jeu de Paume offrira un panorama de son œuvre la plus emblématique, mais également des travaux plus récents, montrant l’évolution de son regard à l’ère des réseaux sociaux et du marketing globalisé.
Jo Ractliffe : l’absence comme sujet
Photographe sud-africaine née en 1961 au Cap, Jo Ractliffe propose une photographie silencieuse, presque méditative. Là où Parr hurle en couleur, Ractliffe murmure en noir et blanc. Ses images parlent de ce qui reste, de ce qui a été, de ce qui s’est effacé.
Ses séries comme As Terras do Fim do Mundo (2010), réalisée en Angola sur les traces de la guerre civile, ou The Borderlands (2015), montrent des paysages chargés d’histoire, où la violence passée affleure dans les détails du sol, des ruines, des absences humaines.
Elle ne photographie pas le conflit, mais ses fantômes. Son travail se situe entre photographie documentaire, archéologie visuelle et poétique politique. Son langage visuel, dépouillé, privilégie les compositions rigoureuses et l’atmosphère. Chaque image invite à la contemplation, mais aussi à la réflexion sur les rapports entre territoire, mémoire, pouvoir et oubli.
Deux approches, un même engagement
En réunissant ces deux artistes, le Jeu de Paume souligne la diversité des écritures documentaires. Leur point commun ? Utiliser la photographie pour questionner notre époque. Parr met en lumière les absurdités de nos sociétés de consommation globalisées ; Ractliffe documente les conséquences invisibles des conflits postcoloniaux.
Leur exposition conjointe n’est pas un simple dialogue esthétique, mais une mise en tension féconde entre deux formes de lucidité. L’une jaillit dans le bruit des couleurs criardes, l’autre se déploie dans le calme des gris.
En visitant cette double exposition, le public sera invité à réfléchir sur son propre rapport au monde, aux images, à l’Histoire. Un programme parfait pour un printemps photographique intelligent, exigeant et accessible.
Informations pratiques (prévisionnelles)
- Lieu : Jeu de Paume – Paris 8e (Place de la Concorde)
- Dates estimées : Printemps 2026 (dates précises à confirmer)
- Horaires : du mardi au dimanche, 11h–19h, nocturne le mardi
- Tarifs : Plein tarif : env. 10 € / Tarif réduit : env. 7 € / Gratuit – 26 ans
- Plus d’infos à venir sur : jeudepaume.org
Pourquoi cette exposition est incontournable
- Pour (re)découvrir l’un des maîtres du documentaire ironique en photographie, Martin Parr.
- Pour explorer la photographie sud-africaine engagée à travers le regard rare de Jo Ractliffe.
- Pour réfléchir à la puissance de l’image dans sa capacité à transmettre, dénoncer, questionner.
- Pour enrichir sa culture visuelle et comprendre comment la photographie peut s’emparer du monde contemporain, sans discours, mais avec acuité.